Depuis 1983, les salaires ne sont plus indexés sur l'inflation (SMIC excepté). Quand celle-ci s'envole, les prix explosent et c'est nous qui payons la facture. Et pourquoi s'envole-t-elle ? La guerre en Ukraine ? Un peu mais le Fond Monétaire Internationale (FMI) rappelle que c'est aujourd'hui la hausse des profits des entreprises qui est responsable de la moitié de celle des prix.

Le niveau de maltraitance du pays a donc augmenté d’un cran et frappe l’ensemble de la société. L’école est impactée par 11% de hausse du prix des fournitures scolaires, par les difficultés de recrutement (3000 personnes manquantes au dernier concours car plus personne ne veut enseigner dans ces conditions), par la vacuité totale du « Pacte enseignant » incapable de combler l’écart des rémunérations dans l’Éducation Nationale, qui sont près de 10% inférieures à la moyenne des pays de l’OCDE.

L’inflation frappe aussi les carburants, l’énergie et les prix alimentaires. Ces derniers ont augmenté de plus de 21% en deux ans. Dans la même période, les marges de l’industrie agroalimentaire ont progressé de plus de 70%. Cercle vicieux : cette augmentation constitue, rappelons-le, la première cause de celle des prix.  

En septembre, le président des « Restos du cœur » a tiré la sonnette d’alarme et lancé un appel pour un plan d’urgence alimentaire. Si nous, Jocassiens, sommes habitués à participer à des collectes alimentaires, voire à nous investir dans des associations d'aide aux autres (un travail précieux qui doit être encouragé), nous voyons bien qu'une réponse politique de plus grande ampleur est nécessaire : pendant que de plus en plus de Français souffrent, une petite minorité en profite pour s’enrichir sans complexe. Les privations qui s’accumulent pour nous sont en fait des profits accumulés par les grandes fortunes du pays. Ce pillage est inacceptable !

Alors comment réagir ? D'abord en ne nous laissant pas diviser, sous divers prétextes, par ceux-là mêmes qui profitent de la crise. C'est leur discours à eux que nous entendons quand nous lisons leurs journaux ou allumons leurs chaines télévisées. Pour une fois, l'espoir vient des États-Unis où, après 5 mois de grève totale, les scénaristes ont réussi à faire céder des entreprises aussi puissantes que les grands studios de cinéma. Par leur unité et leur détermination, ils ont obtenu les augmentations de salaires et les garanties qu'ils demandaient quant à l'avenir de leur profession. Suivons leur exemple : la lutte paie.