En 2020 dans nos tracts, puis début 2022 en Conseil, nous suggérions de profiter de taux d’intérêts alors très bas pour emprunter et accélérer nos travaux d’isolation des bâtiments. On nous répondait que ça ne fonctionnerait pas car la Banque centrale européenne allait relever ses taux pour contrer l’inflation. Finalement, elle ne les a relevés qu’en septembre. Et les coûts de l’énergie, eux, ont explosé, pesant lourd sur le budget jocassien. Il est devenu difficile de financer des projets pour Jouy, certains sont reportés et les réhabilitations urgentes de l’école du Vast et du Centre de loisirs (par exemple) vont encore attendre. Comme partout, l’heure est aux économies ... à une exception près !

1 000 000 € HT/an, c’est le montant maximum du marché public lancé par la ville pour entretenir les caméras de surveillance et en installer de nouvelles. À terme, la majorité municipale prévoit une cinquantaine de caméras, autant que dans le projet de ses prédécesseurs (rejeté par les Jocassien•nes). Le sien disait au contraire «c’est le choix de remplacer la présence humaine par des caméras de surveillance qui pose question alors qu’en matière de tranquillité publique, le meilleur outil reste la prévention.»

Eh oui, rien n’est plus facile, pour qui veut faire quelque chose d’interdit, que de le faire ailleurs que devant les caméras. D’où fuite en avant et installation de nouveaux globes noirs. Jusqu’à ce que les caisses soient vides ? Jusqu’à ce que chaque forêt soit quadrillée ? On nous parle maintenant de «vidéotranquillité», comme si l’objectif était surtout de «tranquilliser» les Jocassien•nes pour gagner en popularité.

Mais cette opération induit d’autres effets psychologiques.

Pas de «Big brother» ou de velléité totalitaire ici. Mais être vu sans jamais voir, sans mêmes avoir s’il y a quelqu’un derrière cet œil noirqui nous scrute, on ne vivait autrefois cette expérience que dans les prisons ou les asiles.

Aujourd’hui, chacun le vit dans les rues de sa propre ville, comme s’il fallait avoir peur à deux pas de chez soi et compter sur une autorité invisible pour nous protéger.

Un Maire n’est pas là pour infantiliser ses administré•es, les pousser à se méfier les un•es des autres. Mais plutôt pour les aider à avoir confiance en eux/elles-mêmes et dans leurs voisin•es, en renforçant nos liens par des événements collectifs, des activités communes et des réseaux de solidarité. Ce qui fonctionnerait bien mieux avec 1 000 000 €/ an en plus.