Les lavoirs

Les trois lavoirs de Jouy-le-Moutier paraissent bien paisibles. Et pourtant, ils ont longtemps résonné des discussions des lavandières qui s’y retrouvaient. Vestiges du patrimoine de la commune, ces lavoirs ont été construits en 1850 et ont été en service durant un siècle.

Avant que les lavoirs n’existent, le linge était lavé à même les ruisseaux et cours d’eau… et parfois directement aux fontaines des villages. Peu à peu, au 19e siècle, les lavoirs se sont institutionnalisés. Les lavandières – la lessive étant à l’époque une affaire exclusivement féminine – avaient désormais un lieu bien à elles.

Trois lavoirs à partir de 1850

Trois lavoirs furent construits à Jouy-le-Moutier en 1850 : celui de Jouy-la-Fontaine, celui de la Maison du Parc et celui dit de Vincourt (à l’angle des rue de la Prairie et de la Fontaine-Bénite). Les sources, nombreuses sur le territoire jocassien, ont permis de les aménager aisément. Ce qui n’était pas le cas à Neuville-sur-Oise à qui Jouy-le-Moutier a ainsi concédé des terrains pour cette construction utile, aujourd’hui disparue.

Deux jours pour laver son linge

Pour laver son linge, il ne suffisait pas de le baigner avec une dose de lessive. Deux jours de travail préparatoire étaient nécessaires : faire tremper le linge, puis le « couler », c’est-à-dire le placer dans un bac avec de la cendre, avant de le frotter avec du savon pour éliminer les tâches résistantes. Ensuite, seulement, venait le temps du transport en brouette au lavoir, pour le rincer dans le bassin à impluvium.

Jusqu’aux années 1950

La forme des lavoirs de Jouy est celle de l’atrium, permettant à l’eau de pluie de gonfler le volume du grand bassin. Les dalles tout autour sont légèrement inclinées afin de faciliter la frappe du linge avec le battoir, et éliminer tout le savon. Et le petit bassin offrait la possibilité d’un dernier trempage ou bien d’un rinçage des légumes pour la soupe du soir ! Cette méthode fut employée jusque dans les années 1950 à Jouy-le-Moutier. Les progrès techniques ont eu raison de leur usage, la lessive devenant peu à peu du domaine purement domestique.


Source : Evelyne Demory-Dupré, Jouy-le-Moutier, Un patrimoine au fil du temps, éditions du Valhermeil, 2004.